Le concert historique de la Cathédrale de Tunis pour célébrer son Grand orgue
Le Grand orgue de la Cathédrale de Tunis, qui est à lui seul est un orchestre. Le plus grand et le plus beau d’Afrique ! Il s’agit d’un joyau de la célèbre Maison Mutin-Cavaillé-Coll, commandé en 1921, et inauguré le 28 octobre 1923 à Tunis. Il se trouve sur la Tribune de la Cathédrale construite entre 1893 et 1897. La Fondation Hasdrubal et son directeur musical Laurent Jost avaient invité pour la première fois en Tunisie, les Petits chanteurs de Monaco pour fêter le centenaire de ce fabuleux instrument.
Les célèbres Petits Chanteurs de Monaco, un chœur de garçons créé en 1974 par S.A.S. le Prince Rainier III de Monaco, sont reconnus sur la scène musicale internationale. Les 25 garçons de 9 à 17 ans, font partie de la prestigieuse Maîtrise de la Cathédrale de Monaco. Une Institution fondée en 1904 et attachée au service musical régulier de cet édifice. L’arrivée de ce chœur en Tunisie a constitué un événement historique pour célébrer du plus bel orgue d’Afrique. Grâce à la Fondation Hasdrubal, deux concerts ont eu lieu. A Hammamet et à Tunis.
Il n’est pas fréquent de trouver un orgue de cette époque dans le monde, la plupart ont disparu (détruits, remplacés…), d’où l’excitation du concertiste orgue, Jean-Cyrille Gandillet de réanimer un corps mort. Historique ! Jean- Cyrille Gandillet a une longue carrière de concertiste soliste et de nombreuses distinctions. Organiste titulaire de l’orgue de chœur de la Cathédrale de Monaco, avait excellé lors du concert au cœur de la Cathédrale de Tunis. Avec la Maîtrise de la cathédrale de Monaco ( (plus de 50 choristes), il a fait chanter le Grand Orgue qui a fêté dignement ses cent ans. Il en était si fier… et nous aussi !
« Voilà, notre cher orgue, parti de nouveau pour cent ans de vie » avait affirmé Monseigneur Antoniazzi, pas peu fier aussi. Cet instrument de trois claviers de 56 notes et un pédalier de 30 marches, se compose depuis l’origine de 33 jeux réels et 1853 tuyaux (oui !). Certains jeux dits « de pédale », fonctionnent par dédoublements pneumatiques à partir de deux jeux réels.
Le concert de la célébration du centenaire du Grand orgue a été à la hauteur de la valeur de l’instrument. On a dû ajouter des chaises aux 800 places de la cathédrale. Un monde incroyable était venu pour le concert, dans la foule. Corps diplomatique, jeunes amateurs de musique, des personnes connus, des inconnus, des curieux, des amoureux Tunis…Un couple italien m’apprend même avec gratitude qu’il est venu spécialement de Rome pour assister à la résurrection du Grand orgue.
« jamais la maison de Dieu ouverte à tous n’a vu autant de monde » avait déclaré dans son introduction, Monseigneur Hilario Antoniazzi, archevêque de Tunis… ». Il était très ému car c’était sa dernière année à Tunis. Il prend sa retraite et part bientôt à Jérusalem.
Chants sacrés et profanes exécutés par les Petits chanteurs de Monaco et la Maitrise de la cathédrale de Monaco ont répandu plaisir et jubilation. Vous décrire l’état de grâce du public, les applaudissements, la jubilation est euphémisme. « Ce qu’il y a de beau dans la voix, disait le poète Christian Bobin, c’est qu’il n’ y a pas deux pareilles ».
Je tiens à exprimer ma joie, ma fierté et satisfaction d’avoir activement participé de bout en bout, à cette aventure « historique ».
Hamma Hannachi
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