La Tunisie, pays des oxymores : Vol d’oiseau dans une cage.

De la révolution-pacifique aux progressistes-réactionnaires en passant par les souverainistes financés par l’étranger, toutes les incohérences sont bonnes à prendre tant qu’elles flattent les egos sur la scène éphémère de l’entre-soi.

Les extrêmes s’attirent pour faire nombre dans une mélasse de bourgeoisie-populaire et d’islamisme-démocrate où la jeunesse vote pour les retraités, les anciens pour des plus jeunes avides de pouvoir et d’argent, les femmes pour les misogynes, les hommes castrés pour des avocates aux allures de Salomé.

L’opposition collabore pendant que les soutiens s’abstiennent, les anarchistes votent alors que les démocrates boycottent cette bipolarisation imposée qui ne les représentent pas. On applaudit un président de paille dans un régime parlementaire, et l’on fête la démocratie de la pensée unique en brandissant un score qui aurait fait pâlir d’envie Paul Biya, qui ne pût obtenir, malgré tous les efforts de ses sbires, que 72%.

Certains appellent fièrement cela une « révolution », à l’image de Carnaval où les serfs et les vilains prennent la place des nobles et inversement, d’autres y verront de l’incohérence et une absence totale de repère et de conscience politique.

Dans cette ivresse hallal, « bouna la7nine » est le seul personnage qui se maintient sur son estrade « kil ostedh » : figure paternaliste et rigoriste guidant le peuple « 3ala sirat el mosta9im » qui n’en restent pas moins pavées de bonnes intentions, car l’Enfer ce n’est pas les autres, l’Enfer c’est nous !

Myriam Didier

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