Une haute distinction accordée à un italo-tunisien par le Président de la République italienne.

Le soleil était généreux et la soirée du 18 septembre 2020 s’annonçait riche d’étoiles au firmament à la résidence de l’ambassade d’Italie à Tunis où l’universitaire italo-tunisien Alfonso Campisi reçut la décoration de Chevalier des Arts et des Lettres du Président de la République italienne.

En effet, à la résidence de l’ambassade d’Italie à Tunis, Alfonso Campisi, écrivain et professeurs à la faculté des lettres de la Manouba, a reçu des mains de S.E. Lorenzo Fanara, ambassadeur d’Italie en Tunisie, la plus haute distinction culturelle honorifique de « Chevalier des Arts et des Lettres » remise à toutes les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en Italie et dans le monde .

Alfonso Campisi est un spécialiste de l’immigration sicilienne en Tunisie entre le XIX et XX siècles, président de la « Chaire universitaire Sicile pour le dialogue de Cultures et Civilisations » et président de l’AISLLI (Association Internationale pour les Études de Langue et Littérature Italiennes), pour le continent africain, seule association d’universitaires faisant partie de l’UNESCO depuis sa création en 1957.

Alfonso Campisi est auteur de huit ouvrages et d’une centaine d’articles publiés sur des revues scientifiques de renommée mondiale en Italie, en France, aux États-Unis et au Canada.
Son dernier ouvrage qui paraîtra prochainement aux Éditions Arabesques est intitulé « Terres Promises ». Il s’agit du premier roman écrit par l’auteur, qui retrace l’histoire d’une jeune femme de la deuxième guerre mondiale. Elle quitte son île natale de Favignana en Sicile, pour trouver fortune en Tunisie, là où beaucoup de Siciliens et d’Italiens s’étaient installés entre le XIX et le XX siècles, à la recherche d’une vie meilleure. Ilaria, l’héroïne du roman, s’interroge sur l’injustice sociale et divine, sur les inégalités de classe et sur l’obligation de devoir quitter son pays natal à cause de la misère…

Le dialogue interculturel entre les deux rives de la Méditerranée est comme un leit-motiv qu’on retrouve souvent dans tous ses ouvrages d’ Alfonso Campisi. Il exhorte les sociétés à abattre les murs de l’intolérance et de l’ignorance pour revenir au dialogue et à la connaissance de l’autre. L’auteur définit la différence, comme la vraie richesse des sociétés modernes. Sans cette différence les sociétés risquent de se niveler de plus en plus vers le bas. L’intellectuel se déclare contre l’aplatissement culturel et met en garde nos sociétés contre les mouvements populistes et extrémistes.

Cet exceptionnel chercheur d’identité, pose souvent la problématique de ce qu’il est ou de ce que devrait être le rôle de l’intellectuel dans les sociétés modernes. L’intellectuel est de nos jours est-il indépendant ou asservi au pouvoir politique ?

Lors de sa décoration, l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, a défini Alfonso Campisi comme « un intellectuel courageux, libre et d’une grande honnêteté intellectuelle qui ne mâche pas ses mots ».
Le débat de ces questions cruciales, a valu à notre concitoyen le « Prix International Proserpina, pour les intellectuels Siciliens qui se sont distingués dans le monde », l’invitation à s’exprimer sur l’interculturalité à la présidence de l’ONU à Genève et aujourd’hui, la reconnaissance en tant que Chevalier des Arts et des Lettres du Président de la République italienne.

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