Jamel Chaouki Mahdaoui, enchaîné aux ruines de sa mémoire de carthaginois … 

 

Jamel Chaouki Mahdaoui est une figure particulière de la peinture en Tunisie et ailleurs. Un maître hors pair du pinceau et de la plume. Ce n’est pas pour rien que ce diplômé de l’Unité d’enseignement et de recherche de Paris, est aujourd’hui un grand et fin professionnel  de l’art en majuscule.  Cet artiste plasticien sait de quoi il parle dans ses ouvrages « Fragments d’Amour » ou encore « L’Eternelle…seconde » pour ne citer que ceux là.

Aujourd’hui, on dit de lui qu’il est l’architecte de la peinture dans ses créations détaillées on a envie de dire au millimètre près. Je connaissais cet artiste depuis si longtemps et j’avais été dès le début impressionnée par ses œuvres que je reconnaîtrais  parmi tant d’autres.

Quand j’ai envie de me ressourcer pour boire ses œuvres, je m’arrête chez lui,  le temps d’une  riche pause artistique. Même si Jamel Chaouki Mahdaoui est le même, il peut tromper ses œuvres avec ses propres œuvres. Dernièrement, j’ai découvert dans son espace galerie, une autre collection lumineuse et de belle facture. Cela en valait le détour!

 

Entre graphique, philosophie et architecture picturale, on situe encore mieux ce spécialiste de l’urbanisme. Une belle  matière sur des disques de céramique au service de la lumière, de la vie et ses sens.

 

Le domaine de la céramique  hante l’artiste à présent. C’est comme s’il marquait le début d’une période confinée pour se consacrer à cet art. Il a déjà signé des dizaines de pièces.

Un panorama de cette abondante production  nous  convie, nous emporte et nous fait voyager…. Les autres collections caressent malgré tout les réalisations céramiques tout en approfondissant le processus créatif si fertile. Nous constatons la diversité de la peinture sur ces nouveaux supports de tailles et de formes différentes jusqu’aux vases qui  éveillent en nous la profondeur de la création.

 

Ces céramiques exposées frappent par leur style reconnaissable entre tous. Fin connaisseur de la signification symbolique de chaque pièce, l’artiste a introduit dans son travail sur la céramique une sorte de calligraphie qui se faufile à travers les couleurs et les formes déjà exploitées dans ses toiles.

Les symboles de l’artiste pourront être autres devant les différents regards. Dotés d’une vue perçante que le peintre se doit de posséder, ils sont  déclinés aussi bien en plat qu’en vase et même en coussins ! Comme si cette dernière technique permet à l’artiste d’emmener son art céramique à un rêve réel dans l’optique d’illustrer le processus créatif.

Grand connaisseur des mythes et de l’histoire de l’art, il a ce don de  réactualiser des significations qui ont chargé l’imaginaire humain depuis les temps anciens.
La céramique devient pour Jamel Chaouki Mahdaoui un nouveau moyen d’expression artistique et dont il a su saisir les caractéristiques communes.

Il  s’ouvre ainsi  de nouvelles voies quant au travail et à la manière de penser l’œuvre enchaînée aux ruines de sa mémoire de Carthaginois et d’un artiste si singulier.

« Aujourd’hui, je peux poétiquement constater que je me suis certes exilé au cœur d’un royaume spirituel qui ne dit pas son nom, mais je n’en demeure pas moins fier d’être le fruit culturel de cette terre divine, ingénieusement enfantée par la sublime Elyssa.. » confie l’artiste.

Nadia Ayadi

Les commentaires sont fermés.