L’impact des colorants et des conservateurs sur l’apprentissage des enfants


Par Christiane benassy, Thérapeute

Ces dernières années, nombreux sont ceux qui ont pris l’habitude, de bien lire l’étiquette au dos d’un produit avant de l’acheter. Bon réflexe, encore faut-il que ces étiquetages ne nous induisent pas en erreur, sur certains ingrédients ou additifs alimentaires qui squattent certains produits.
Comme leur nom l’indique, les additifs sont des produits ajoutés aux produits alimentaires de base dans le but d’en améliorer la conservation, la couleur, le goût, l’aspect… Mais parfois, un constituant peut en cacher un autre bien néfaste pour se convertir en perturbateurs endocriniens.

Qu’est ce que les perturbateurs endocriniens ?

Cette définition a été reprise par l’Union européenne, un perturbateur endocrinien (PE) est un agent qui parait perturber (ou influencer sans contrôle) le fonctionnement du système endocrinien et plus précisément « une substance ou un mélange exogène altérant les fonctions du système endocrinien, et induisant donc des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou sous-populations. » En 2006, la réglementation REACH permet d’identifier les perturbateurs endocriniens comme substances extrêmement préoccupantes, susceptibles de faire l’objet de mesures de gestion spécifique. En 2009, la notion d’« effets néfastes » est précisée comme suit par l’Institut fédéral d’évaluation des risques (BFR) de Berlin : « changement dans la morphologie, la physiologie, la croissance, la reproduction, le développement ou la longévité d’un organisme, se traduisant par une perte de capacités fonctionnelles ou une perte de capacité à compenser un stress additionnel ou une sensibilité accrue aux effets nocifs découlant d’autres influences environnementales ».

TROIS MODES D’ACTION
Ces molécules interfèrent avec le fonctionnement des glandes endocrines ou des organes cibles par trois types d’effets.
1. Effet mimétique (ou agoniste) : imitation de l’action d’une hormone naturelle (comme une fausse clé dans les « serrures biologiques » qui existent dans les organes et cellules) ;
2. Effet de blocage (ou antagoniste) : blocage de l’action d’une hormone naturelle (en saturant les récepteurs cellulaires, par exemple) ;
3. Effet perturbant (ou d’interférence) : perturbation, soit gêne ou blocage de la production, du transport, ou du métabolisme des hormones ou des récepteurs, induite par une action hormonale anormale dans l’organisme qui interfère avec les processus métaboliques ou de croissance et division cellulaire. Ces perturbations sont d’autant plus graves qu’elles se produisent tôt (fœtus, embryon, jeune enfant, car des effets irréversibles peuvent être induits, y compris des malformations génitales).

VOIES D’EXPOSITION
Ces perturbateurs agissent (à faible dose) en pénétrant les organismes via :
• Les voies digestives ; par l’intermédiaire de la nourriture ou de l’eau de boisson, du mucus pulmonaire dégluti et éventuellement de médicaments ou topiques ingérés : maquillages, rouge ou baume à lèvres, dentifrices, rince-bouches, objets sucés tels que tétine ou jouets portés à la bouche, etc.
• Les voies respiratoires : elles permettent à des poussières, micro- et nanoparticules inhalées de passer dans le sang ou la lymphe. Les molécules en cause proviennent de parfums, de peintures et matériaux synthétiques, détergents, solvants, etc.
• Le passage percutané : certaines substances hydro ou surtout liposolubles passent facilement la barrière de la peau, ou la peau lésée, c’est le cas de médicaments, produits cosmétiques, mousses à raser, colorants pour les cheveux, et autres composants contenus dans certains savons, lotions, déodorants, lingettes nettoyantes, etc.
• le cordon ombilical ou le liquide amniotique, in utero.
Certains produits empruntent plusieurs de ces voies (quand ils sont présents à la fois dans l’eau de cuisson, boisson ou lavage par exemple, ou dans un rouge à lèvre émettant des molécules pouvant passer au travers de la peau, être inhalée ou avalées). L’importance respective de ces voies reste mal connue.

PERIODE DE VULNERABILITE
Plusieurs périodes et organes de vulnérabilité accrue ont été identifiés, correspondant par exemple à des étapes critiques de formation des organes de la reproduction (in utero durant la grossesse), lors de la petite enfance et au moment de la puberté.

Mais où trouve-t-on les PE?

On les trouve dans l’alimentation exposée à des pesticides, les boîtes de conserve, les cosmétiques, les bouteilles en plastique, les jouets, les lessives, les emballages, les produits d’entretien : bref, dans de nombreux produits du quotidien. Mais 80% de l’exposition aux PE se fait par le biais de l’alimentation. (cf.Les PE pour les Nuls).
Un petit tableau récapitulatif réalisé par Corinne GOUGET dans son guide « Additifs alimentaires » les classe en 3 catégories : VERT= considérés comme inoffensifs, JAUNE = dont les rapports scientifiques sont contradictoires, ROUGE = à éviter.

Quelques exemples :

E102 : Tartrazine. Colorant synthétique jaune. ++
Risques : hyperactivité, asthme, urticaire, rhinites, troubles de la vue, insomnies, pourrait être cancérigène avec effets mutagènes et tératogènes, résistance microbienne aux antibiotiques.
Est utilisé dans de nombreux aliments (boissons, merguez, charcuteries, bonbons, gâteaux, médicaments…)

E120 : Cochenille, acide carminique. Colorant rouge. +++
Risques : hyperactivité, asthme, eczéma, insomnies, pourrait être cancérigène et mutagène
Fabriqué à partir d’insectes écrasés ou chimiquement.
On le trouve notamment dans les boissons sucrées, les yaourts, les chewing-gums…

E124 : Ponceau 4R. Colorant azoïque rouge. Produit chimique très dangereux. +++
Risques : hyperactivité, asthme, urticaire, insomnies, serait cancérigène.
Utilisé dans certains ketchup et fruits confits, bonbons, yaourts, boissons, chewing-gum, …
Interdit aux USA, Norvège et Finlande.

E210 : Acide benzoïque. Conservateur chimique bien plus toxique que les sources naturelles contenues dans certains végétaux. Additif dérivé du benzène.
Risques : hyperactivité, asthme, irritations des yeux, urticaire, troubles digestifs, problème de croissance, insomnies, troubles du comportement, de plus le benzène affecte le sang et a des liens avec la leucémie chez l’animal comme chez l’homme, serait entre « autre » cancérigène… Présent dans les boissons sucrées et confitures.

E133 :Bleu brillant. Colorant bleu synthétique.
Risques : hyperactivité, asthme, urticaire, insomnies, cancérigène.Présent dans les boissons et confiseries.
E173 : Aluminium. Aluminium en poudre utilisé comme colorant gris. ++++++++Risques : neurotoxique (Alzheimer), risques rénaux.
Utilisé comme colorant de surface dans certains produits, gâteaux, bonbons. Interdit en Australie.

ASPARTAME, parfois Aspartam (dans certains médicaments, même pour les enfants !!!!!!!), E951 et tout produit en contenant doit mentionner la phrase : »Contient une source de phénylalanine » pour les rares personnes qui y seraient allergiques. Il est donc Indispensable de lire toutes les étiquettes avant d’ingérer quoi que ce soit, même dans les suppléments alimentaires (vitamines et autres), et « produits light » !

Effets secondaires de ce Véritable POISON : (Des plus courants aux plus rares) Maux de tête, troubles digestifs, ballonnements, diarrhées, insomnies, prise de poids, hyperactivité, manque de concentration, baisse et troubles de la vue, baisse de l’ouïe, forte sensibilité au bruit, douleurs articulaires, crampes, fatigue chronique, cernes sous les yeux, réactions cutanées et diverses démangeaisons inexpliquées, perte de cheveux, sinusites, problèmes de dentition, rétraction des gencives, sensation d’avoir froid en toute saison, saignement de nez, baisse de l’intelligence, trous de mémoire, dépression, sauts d’humeur sans raison particulière, crises de panique, paranoïa, obsessions, agoraphobie, agressivité, crises d’hypersexualité, crise de démence, convulsions, parfois épilepsie, problèmes de thyroïde, infertilité, impuissance, déformation congénitale, retards mentaux, baisse du nombre plaquette dans le sang, hypo et hyperglycémie, destruction du système immunitaire… …

E621GLUTAMATE MONOSODIQUE : aussi dangereux que l’aspartame…
La liste serait trop longue, s’il fallait tout citer.

Mise en garde et recommandations : Les rayons de nos supermarchés débordent de produits à longue conservation. Soyons donc vigilants quand nous faisons nos achats à la composition des aliments très élaborés. Car plus ils sont alléchants et joliment colorés, plus ils peuvent représenter un danger pour notre santé et celle de nos enfants.
Ah ! J’oubliais de le dire : Ces produits sont parfois aussi addictifs que les drogues dures.

III – LEUR POSSIBLE IMPACT SUR L’APPRENTISSAGE DE NOS ENFANTS

Il suffit de cocher les effets nocifs de certains additifs ou colorants alimentaires pour se rendre compte de l’impact qu’ils peuvent avoir sur les facultés d’apprentissage des enfants. Citons pour mémoire les effets néfastes qui reviennent le plus souvent :
– Hyperactivité, insomnie, troubles de la vision, altération de la mémoire à court terme ;
– Asthme, allergies diverses, altérations de l’humeur, troubles digestifs, nausées, vomissements, voire dépression, paranoïa… Cela vous rappelle quelque chose ?

Est-il besoin de préciser qu’un enfant hyper agité est aussi hyper stressé en classe, pour employer un terme à la mode. Pendant le jour, il sera incapable de se concentrer sur le cours. Pendant la nuit, son cerveau ne pourra pas classer les informations abondantes dont il a été submergé pendant la journée. Encore moins de les retenir ! En tant qu’enseignante, j’appelle à l’aide les parents pour davantage de vigilance en ce qui concerne les sucreries, en-cas et petits goûters de nos chers petits. Certains peuvent se révéler de véritables poisons pour l’ensemble de leur système neuro-cérébral.

UNE INCONSCIENCE QUI NOUS COÛTE CHER !

Le coût de l’exposition aux perturbateurs endocriniens se chiffre en milliards d’après un rapport rendu public le 18 juin 2014 par l’Alliance pour la santé et l’environnement (Health and Environment Alliance, HEAL).
Ce coût serait de 5 milliards d’euros pour le système de santé allemand, de 4 milliards d’euros par an pour le français et de 31 milliards d’euros au niveau européen.
Un rapport de 2015 pour le Journal of ClinicalEndocrinology&Metabolism estime à plus de 150 milliards d’euros le coût sanitaire pour l’UE de l’exposition des populations à ces substances, dont environ 45 milliards pour la France. L’estimation haute se situe aux alentours de 270 milliards, soit 2 % du PIB européen.
Depuis 2015, les produits classés très dangereux et dangereux sont interdits en France. Qu’en est-il en Tunisie ?

Sources : Wikipedia, Le Monde.
– « Additifs alimentaires, ce que cachent les étiquettes » – Hélène Barbier Du Vimont – Edts Trédaniel poche
– « Additifs alimentaires, le guide indispensable pour ne plus vous empoisonner » – Corinne Gouget – Edts Chariot d’Or.
– « Les 10 plus gros mensonges sur les médicaments » – Sylvie Simon – EdtsDanglesEtudes diverses et études de cas thérapeutiques au sein de mon cabinet.

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