Cardiopathies congénitales et grossesse, entre sciences et religion

La Journée internationale de sensibilisation aux cardiopathies congénitales est une journée mondiale ayant pour but d’attirer l’attention sur les besoins spécifiques des enfants nés avec ces malformations cardiaques.
L’histoire de cette journée débute en 1999 aux États-Unis lorsque J. Imperati, mère d’un enfant atteint d’une cardiopathie congénitale, donne l’idée de faire également du 14 février la journée symbolique de cette sensibilisation. Dans le cadre de cette célébration, l’association « enfant et cœur » présidée par le professeur Abdelfatah Abid et son épouse le Dr Fekria Choyakh en collaboration avec le centre de la ligue arabe à Tunis, une après-midi médico-sociale avait précédé l’événement de cette importante journée. Un début de soirée riche en informations et forte en émotions.

Ils étaient venus, ils étaient tous là, médias, médecins, cardiologues, pédiatres, juristes, théologiens, artistes, futures mamans et parents accompagnés de leurs enfants cardiaques en cours de guérison.
Si de nombreux enfants sont touchés par une maladie cardiaque plus ou moins grave, certains cas nécessitent des opérations très sensibles touchant directement le cœur et les artères. « La prise en charge varie de la surveillance pure et simple pendant la grossesse au soulèvement de l’éventualité de l’interruption de la grossesse dans les cardiopathies complexes… »

Selon un point de vue religieux, le corps de la femme et sa fécondité ne doit en aucun cas être entravée. Bien que l’avortement soit un thème de moins en moins tabou et bien qu’il se libéralise de plus en plus, il reste pour les conservateurs un acte « infâme », car pour eux, c’est un « pur et simple assassinat ».

Une grande importance est accordée à l’embryon qui est vu comme un être vivant dans la religion. A partir du moment où il y a fécondation, il y a vie. Néanmoins des mesures ont été prises dans certains pays comme en Tunisie afin que l’avortement soit toléré lorsque la vie de l’enfant ou de la mère sera en en danger. Cependant, y avoir recours peut être très mal vu par la communauté et même si la législation l’impose certains médecins s’y refusent encore telle une pédiatre présente dans la salle ainsi qu’une maman enceinte présentant une cardiopathie congénitale.

D’après le prophète Mouhammad l’âme est insufflée dans le fœtus au terme du quatrième mois de grossesse (120 jours) avait affirmé un théologien qui avait pris la parole. « Ainsi, même si les choses ont évoluées, l’avortement passé ce délai est strictement interdit et est considéré comme un infanticide ». .
Les cardiopathies congénitales sont des anomalies cardiaques survenant au cours de la formation du cœur pendant la vie intra-utérine. L’incidence est estimée entre 7 à 8 pour 1 000 naissances. L’échocardiographie Doppler est de nos jours l’examen incontournable dans le diagnostic des cardiopathies congénitales.

Le sujet intitulé « cardiopathies congénitales et grossesse » qui avait été ouvert par le Professeur Abid a été bien débattu par les différents protagonistes. Les cardiopathies congénitales affirme le Professeur Abdelfatah Abid « apparaissent dès l’étape embryonnaire et peuvent toucher isolément ou en association avec les composantes anatomiques du cœur et sont très variées. Elles peuvent être simples sans aucun retentissement et compatibles avec une croissance normale, comme elles peuvent être complexes, incompatibles avec une croissance et une vie normale. Le diagnostic peut être fait dès les premiers mois de la grossesse par l’échographie fœtale. … ». Devant le conservatisme de certains, les différentes considérations médicales, psychologiques, morales, légales et religieuses, le débat reste ouvert….

A suivre…
N.A

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