Amina revient sur la scène de Carthage à l’ère Rassaa qui frappe un grand coup !

Comme l’avait prévu Mokhtar Rassaa, directeur du Festival international de Carthage, que l’édition de 2018 serait l’une des meilleures. En effet, déjà depuis plusieurs soirées, la session est en effet marquée par une programmation qui jusque là n’a pas déçue.
La programmation du festival a été, caractérisée entre autres par le retour, d’Amina Fakhet après plusieurs années d’absence et qui a prouvé lors de sa première soirée, encore une fois, qu’elle était une véritable bête de scène. Pour une journée où le thermomètre avait affiché plus de 47 à l’ombre, la chaleur des retrouvailles avec Amina Fakhet a été double. Aussi généreuse que ses formes, la chanteuse s’est donnée entièrement à son public. La scène du théâtre romain a été complètement métamorphosée offrant à la Diva l’espace idoine pour une meilleure fusion avec son public. Apparaissant soudainement au milieu de l’imposant orchestre toute blanc vêtue, son entrée était à la fois féerique et empathique.

Dés les premières notes musicales, le silence fut brisé et les directs sur les réseaux sociaux se sont lancés comme une traînée de poudre arborant les moindres détails du spectacle. Comme ci tous les droits de diffusion étaient permis aux anonymes.. Dans ce contexte, l’artiste Leila Toubel au lendemain du spectacle avait même affirmé qu’elle s’était régalée en regardant les différentes vidéos de la soirée de la diva tunisienne « Je l’aime encore plus ce matin. Avec sa voix sublime qui cherche et malmène mes émotions, elle a cette grande fragilité qui se dégage de son regard, de ses gestes, des déplacements et des déhanchements de son corps imprévisibles et incontrôlables. Elle est elle, sans une stratégie de comment plaire et séduire, elle s’en fou parce qu’elle a l’essentiel : le grand art et la sincérité. »

L’annonce du nom Amina Fakhet, aura suffit pour emporter le public. Les musiciens ont enrobé à merveille le velours et la force de son timbre, avec cette présence scénique et la puissance vocale énorme. Une énergie folle, communicative, sans hystérie. Dès la première chanson, la chanteuse annonce ses couleurs, modulant sa voix ensorcelante en douceur, dans toutes les tonalités. Ne perdant pas une seconde, toute l’étendue de son talent et sa voix puissante, récoltent cris et applaudissements à la moindre envolée.

Au titre des surprises et moments de pure émotion, on notera la sortie de la fille de l’artiste toute de blanc vêtue également et on a envie de dire, une continuité de la mère, même si la chanson interprétée est tout à fait d’un autre registre et chanter Piaf, il faut le faire ! Amina a présenté à son public ce qu’elle a de plus cher, Molka sa fille unique qui a interprété « L’hymne à l’amour. Un instant historique et émouvant.
Le pari est joliment réussi ! Le public surpris avait malgré tout apprécié la voix et l’aisance d’une chanteuse en herbe.
La diva, à l’aube de la cinquantaine avait encore une fois prouvé que sa verve était toujours aussi piquante, y compris le taux fou de remplissage du théâtre antique qui n’a pu contenir le nombreux public surtout ceux venus en retard en quête d’un billet devant un guichet complet. Heureusement que la date du 24 juillet est là pour ceux qui ont raté l’exquis spectacle.

Nadia Ayadi

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