« Aucun texte religieux ne prévoit de se couvrir les cheveux au moment de déférer serment…! »

Certains médias ont rapporté que vous étiez la seule à ne pas porter le voile lors du serment à l’ARP. Les réseaux sociaux se sont enflammés en signalant que vous n’étiez pas la première à le faire en Tunisie. Vous aviez eu alors cette magnifique réponse « je ne serais pas la dernière non plus ».  Vous pouvez nous en dire plus ?

Je ne comprends pas pourquoi on doit toujours focaliser sur les détails et les futilités alors que le pays est presque à l’arrêt, et qu’on attend certainement bien plus de l’assemblée et des députés.

Je n’ai jamais prétendu être la première, ni même avoir fait un acte héroïque, j’ai juste été moi-même. Je pense qu’être soi-même requiert en soi du courage, très peu le font ou le sont. C’est pour cette raison que certains interprètent cela comme un acte héroïque. Les autres trouveront que c’est tout à fait normal, mais ce qui est normal pour une certaine élite relève du courage et de l’héroïsme pour d’autres.

Peu importe qui est la première ou la énième et celles qui ont prétendu l’avoir fait n’ont posté aucune photo.  On ne pouvait donc pas le savoir et d’où l’erreur même des journalistes. On ne peut pas se rappeler de tout. Il n’y a pas eu de photos, sauf peut-être celle Faouzia Charfi, mais là ce n’était pas à l’assemblée mais devant le président de la république.

Pour conclure, quel serait votre message ?

Ce qui importe aujourd’hui, c’est que les femmes comprennent qu’elles ne sont plus obligées de suivre certaines traditions, parce qu’il faut les suivre, mais qu’elles peuvent y déroger et les laisser de côté à partir du moment où elles n’en sont pas convaincues. D’autant plus qu’aucun texte contraignant ne les y oblige. Le libre choix de chacun, c’est ce qui importe et c’est en ce sens que j’ai dit que j’espérais ne pas être la dernière. Le jour où on saisira le sens d’un droit à la différence, nous vivrons en paix et en harmonie jusqu’à l’éternité. Car la division d’un peuple sur la base de principes idéologiques, de traditions et de croyances religieuses, ne servent pas l’intérêt démocratique ni le processus transitoire dans lequel nous nous sommes engagés depuis le 14 janvier 2011.

N.A

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